Utiliser l’inertie thermique du sol pour réchauffer ou refroidir l’air extérieur avant de l’introduire dans la maison : voilà le principe du puits canadien, ou puits provençal. Il s’agit d’une forme de climatisation écologique qui permet de faire de substantielles économies d’énergie si elle est soigneusement adaptée à la maison. Le puits canadien — dont nous n’avons pas retracé l’origine canadienne — revient de loin. Il aura fallu attendre la canicule de 2003 pour que ce principe de climatisation naturelle, inventé par les Romains dans l’Antiquité, refasse beaucoup parler de lui en Europe.
Le puits canadien, couplé à une ventilation mécanique contrôlée VMC double flux, permet de récupérer les calories gratuites du sol et de récupérer les calories de l’air extrait de la maison.
Energie, environnement, et habitat basse consommation :
Le renouvellement d’air neuf indispensable à la salubrité des bâtiments et à notre propre hygiène est une source important de déperditions thermiques. Une fois la maison bien isolée thermiquement, voire sur-isolée thermiquement, restent les déperditions dites par renouvellement d’air qui constituent une part de 20 à 30% voire aussi importante que l’isolation thermique. Introduire de l’air froid par une VMC simple flux pour le rejeter quelques secondes après est un gaspillage énergétique que nos maisons actuelles et futures ne peuvent plus se permettre. Surtout si nous voulons atteindre un habitat basse consommation préservant et diminuant au possible ses besoins en énergie. Pour cela, la VMC double flux avec récupération d’énergie constitue un des systèmes de référence pour une maison basse consommation et si l’air capté par la VMC est déjà préchauffé par les calories du sol, alors le système de ventilation est optimisé pour une dépense énergétique minimum.
Economies réalisées avec un puits canadien et une VMC double flux :
A titre d’exemple, une VMC double flux permet d’économiser dans la zone climatique H1 environ 7500 kWh/an avec un récupérateur performant de chaleur à rendement élevé supérieur à 90%. Le puits canadien apporte un supplément de 1600 kWh/an en zone H1, soit 9100 kWh/an économisés en continu chaque année (la zone H1, comparativement aux zones H2 et H3, correspond aux départements français l’hiver est le plus froid. Lille est en zone H1, Nice en zone H3, …).
Puits canadien, principe géothermique
Le puits canadien est un système géothermique avant tout. Il consiste à utiliser l’inertie thermique du sol pour pré traiter l’air neuf de renouvellement d’air de la maison, des bureaux, de la construction. L’air extérieur en France varie de –20° à +35°C tout au long de l’année comparativement à la température du sol qui elle est d’une stabilité remarquable en moyenne autour de 12°C à quelques mètres de profondeur.
L’air extérieur circule via des canalisations enterrées, posées la plupart du temps lors de la construction, se réchauffe en hiver pour atteindre même par –15° une température de 2 à 5°C.
Les besoins de chauffage liés à la ventilation sont ainsi réduits et le maintien hors gel peut ainsi être naturellement assuré.
En été, de la même manière l’air passant dans les tubes enterrés récupère la fraîcheur du sol et l’introduit dans la maison ou l’immeuble de bureaux (applications tertiaires). Même par +30°C extérieur, l’air peut être ainsi introduit entre 15 et 20°C ! Dans ce cas, le puits canadien est appelé puits provençal.
Plusieurs paramètres sont à prendre en compte pour garantir un bon fonctionnement du puits canadien. (Se reporter au chapitre IV “concevoir et réaliser”)
Le puits canadien permet de prélever de l’air extérieur par l’intermédiaire d’une bouche située à l’extérieur, cet air transite par un système de tuyaux enterrés à 1,5 ou 2 m de profondeur, capte les calories du sol, et est diffusé par un système dans votre habitation. En hiver, cet air peut « gagner » de 5 à 6°C et en été, il permet de rafraîchir votre maison de 5 à 8°C sans avoir recours à une climatisation.