Pourquoi la RT 2012 va-t-elle imposer des mesures de perméabilité à l’air ?
L’enveloppe du bâtiment joue un rôle essentiel pour limiter les déperditions d’énergie, ce qui a conduit les industriels à développer de nouveaux matériaux et les concepteurs à modifier leurs techniques constructives en renforçant l’isolation de l’enveloppe des bâtiments.
Il est également nécessaire de traiter correctement l’étanchéité à l’air du bâtiment, car les flux d’air non maîtrisés, venant en supplément du renouvellement d’air du système de ventilation, peuvent entraîner jusqu’à 25 % de surconsommation en saison froide (source : DHUP) et le recours éventuel à la climatisation en saison chaude. De plus, un défaut d’étanchéité à l’air dans une paroi par ailleurs fortement isolée, peut engendrer des dégradations (condensations, moisissures…).
La RT 2012 va donc intégrer des mesures de perméabilité à l’air en fin de travaux : elles permettront de contrôler la qualité de la réalisation en vue d’obtenir la performance énergétique promise lors de la phase de conception. Cette exigence rend nécessaire l’adaptation des pratiques constructives et la mise en place de processus de maîtrise de la qualité de mise en œuvre et de coordination entre les différents intervenants.
Quels sont les points de vigilance concernant l’étanchéité à l’air, au stade de la conception ?
L’enveloppe doit constituer une peau étanche et continue. Certains choix architecturaux, notamment les bardages rapportés ventilés mis en œuvre sur murs légers assimilables à des murs de MOB (maisons à ossature bois), rendent plus complexe l’obtention d’une bonne étanchéité à l’air : toutes les liaisons entre composants doivent donc être analysées pour définir les matériaux qui permettront de réaliser la continuité de l’étanchéité à l’air de façon pérenne à cet endroit, compte tenu des sollicitations environnantes. L’élaboration de plans à grande échelle, illustrant les points de discontinuité possible et précisant les interventions des différents corps d’état, est nécessaire.
Un autre effort doit porter sur la prescription de produits ou systèmes destinés à assurer l’étanchéité à l’air, faisant l’objet d’une évaluation fiable tant de leurs propriétés intrinsèques que de leur durabilité et de la conservation de leurs performances une fois incorporées dans l’ouvrage, ce qui est nouveau par rapport aux habitudes encore récentes. On peut citer par exemple le développement des membranes d’étanchéité à l’air pour paroi intérieure, pour lesquelles les avis techniques du GS20, évaluent non seulement le comportement propre, à l’état neuf, de la membrane mais également les dispositifs de liaison entre lés (rubans et bandes adhésives, mastics ou colles…) et les accessoires de traitement des pénétrations (passe-câbles, manchons, etc.).
Une concertation est nécessaire entre les différents corps d’états concernés. On peut citer par exemple :
– Le maçon, qui devra veiller tout particulièrement au respect des tolérances dimensionnelles des supports (planéité, respect des cotes dimensionnelles des baies) permettant d’assurer un bon assemblage avec les autres composants de l’enveloppe, ainsi qu’au traitement des liaisons façade/plancher.
– Le menuisier, qui devra installer des menuiseries de qualité, avec un classement AEV adapté, soigner la réalisation des joints de calfeutrement autour des baies, notamment aux liaisons entre coffres de volets roulants, fenêtres et murs.
Toutes les traversée de parois extérieures ou de parois donnant sur des locaux non chauffés, par des canalisations électriques, des gaines de ventilation, des conduits de fumée, des trappes de visite, peuvent être à l’origine de fuites parasites et doivent faire l’objet d’un traitement particulier.