LA THERMOGRAPHIE INFRAROUGE
La thermographie se définit comme une technique permettant d’obtenir, à l’aide d’une caméra infrarouge, l’image de la chaleur émise par le rayonnement d’un objet. Toute matière émet un rayonnement infrarouge et l’intensité du rayonnement varie en fonction de la température du matériel.
Plus l’objet est froid, moins son émission de chaleur sera élevée et sa teinte visualisée avec la caméra infrarouge tirera vers le bleu. À l’opposé, plus la température à la surface d’un élément est élevée, plus sa représentation sera teintée de rouge.
Application :
Grâce à cette nouvelle technologie, il est maintenant possible de :
* Localiser les ponts thermiques et les défauts d’isolation dans l’enveloppe du bâtiment.
* Visualiser les fuites d’air et leurs effets sur le confort.
* Repérer les traces d’humidité ou d’infiltration d’eau dans l’enveloppe du bâtiment.
* Inspecter les systèmes de chauffages radiants et l’emplacement des boucles de chauffages.
* Vérifier l’étanchéité des toitures.
* Mesurer le niveau de liquide dans un réservoir.
* Observer l’écoulement non uniforme de fluide des échangeurs de chaleur.
* Procéder à une maintenance préventive des systèmes électriques (résidentiel, commercial, agricole, industriel, etc.) :
– Mauvais contact électrique
– Branchement électrique
– Composants défectueux
– Transformateur
– Disjoncteur
* Inspecter tout ce qui présente des différences de température.
Pour déceler clairement les déperditions de chaleur dans l’habitat, l’usage de la caméra thermique n’est possible que si une différence de température de 10°C minimum existe entre intérieur et extérieur.
L’INFILTROMÉTRIE
L’infiltrométrie constitue, aujourd’hui, un outil indispensable au processus d’amélioration énergétique des bâtiments et de la qualité de l’air. Depuis plus de 30 ans, des essais d’infiltrométrie sont réalisés au Canada et cette pratique devient de plus en plus populaire et connue auprès des professionnels en bâtiment, puisque la majorité des nouveaux programmes d’efficacité énergétique exige la réalisation d’un tel essai.
Principe :
L’infiltrométrie consiste, au moyen d’un ventilateur puissant, à évacuer l’air du bâtiment afin d’y créer une pression négative. Cette dépressurisation contrôlée force l’air de l’extérieur à s’infiltrer dans l’immeuble par toutes les fissures et les ouvertures de l’enveloppe, comme les murs, les planchers et le toit. Il est alors possible de localiser ces fuites d’air accentuées par cette dépressurisation ou les repérer à l’aide de la fumée.
Selon l’objectif à atteindre, la quantité d’air qui s’écoule par le ventilateur lors de son fonctionnement est mesurée afin d’établir la relation entre la pression du bâtiment, le débit d’air écoulé par le ventilateur et les dimensions de l’immeuble.
Des logiciels spécialisés permettent finalement d’établir les les surface de fuites, de consommation d’énergie et plus encore.
Application :
Bien que l’essai d’infiltrométrie est une pratique qui a pour principal but d’évaluer l’étanchéité à l’air de l’enveloppe d’un bâtiment ou d’un compartiment, il permet aussi de :
* Déterminer la quantité d’air qui s’infiltre dans le bâtiment;
* Trouver l’emplacement des fuites d’air afin de prévenir d’éventuels problèmes dans l’enveloppe;
* Calculer les coûts énergétiques en chauffage et en climatisation relatifs aux fuites d’air;
* Établir le taux de renouvellement d’air naturel qui permet d’évaluer la nécessité d’installer un système de ventilation mécanique;
* Vérifier s’il y a des risques de refoulement des appareils à combustion;
* Tracer le parcours des fuites d’air entre différents compartiments;
* Déterminer l’étanchéité des conduits de ventilation, des fenêtres et des autres ouvertures intentionnelles;
* Définir l’étanchéité à l’air d’une paroi séparant deux compartiments distincts;
* Repérer les sources de pénétration des gaz souterrains.
L’INFILTROGRAPHIE
Dans les applications visant l’enveloppe du bâtiment, le service de thermographie peut être jumelé à un essai d’infiltométrie. Cette combinaison se nomme l’infiltrographie. Cette technique de diagnostic a été mise en œuvre afin de pallier les limites de la thermographie, qui permet difficilement de distinguer les surfaces refroidies par les infiltrations d’air des surfaces agissant comme pont thermique.
Pour ce faire, on capture d’abord les images infrarouges de l’intérieur du bâtiment en conditions normales. Les images obtenues permettent de distinguer les surfaces intérieures d’enveloppe refroidies autant par conduction que par les infiltrations d’air. On procède ensuite à la dépressurisation du bâtiment au moyen de l’infiltrométrie. Lorsqu’il fait plus froid à l’extérieur du bâtiment qu’à l’intérieur, l’air qui s’infiltre refroidit les surfaces de l’enveloppe autour des points d’infiltrations. Les images infrarouges sont alors reprises et les différences de couleur perçues avant et pendant l’infiltrométrie permettent de distinguer les endroits où l’air s’infiltre par rapport aux ponts thermiques et, dans certains cas, le chemin parcouru par l’air traversant l’enveloppe.
L’utilisation d’une caméra infrarouge est à la portée de tous. Par contre, l’interprétation des images capturées ne peut être faite que par un professionnel compétent. L’émissivité des surfaces, la distinction entre une surface refroidie par des fuites d’air ou par une défaillance de l’isolant, le chemin parcouru par la chaleur au travers des éléments, les causes aux problématiques constatées et la pertinence du diagnostic proposé sont tous des caractéristiques que les professionnels en bâtiment formés et expérimentés peuvent interpréter.
Pour déceler clairement les infiltrations dans l’habitat, l’usage de la caméra thermique n’est possible que si une différence de température de 10°C minimum existe entre intérieur et extérieur. En l’absence, le fumigène, poire à fumée ou éolienne peuvent être utilisés.